Conseils de conception

Choix de l’implantation

Plusieurs éléments sont à prendre en compte dans les choix d’implantation d’un arbre ou un verger :

Attention à l’asphyxie racinaire

Eviter les zones où l’eau stagne l’hiver (mouillères, zones inondées), l’asphyxie racinaire est fatale pour bon nombre d’espèces, et l’activité biologique dans les sols est compromise.

Ceci dit, plusieurs éléments peuvent tout de même permettre une implantation d’arbres fruitiers dans des zones hydromorphes :

  1. Choix du porte-greffe : Certains porte-greffes sont moins sensibles que d’autres à l’asphyxie racinaire. Par ailleurs, plus les racines sont pivotantes / plongeantes (arbres greffés sur Franc, ou porte-greffes vigoureux) plus les zones d’exploration sont profondes et moins sensibles à ce qui se passe en surface. A contrario, plus les porte-greffes ont un racinaire superficiel (porte-greffes nanisants) plus ils seront sensibles.
  • Relever le niveau du sol : butter l’implantation de l’arbre avec la terre en place (dans le sens contraire de la pente, ce qui formera une baissière. Si vous aménagez une haie ou plusieurs haies, faites-les coïncider avec les courbes de niveau (voir plus bas Baissière).

Se protéger des gelées tardives

Si vous êtes exposés à des gelées tardives, températures négatives en avril – mai (ce qui est de plus en plus fréquent en Gironde, alors que l’hiver sont plus doux) voici quelques éléments à prendre en compte :

  1. Planter sur un versant nord, les arbres étant exposés à moins de chaleur l’hiver, l’hiver sera en quelque sort prolongé, la végétation débourrera donc plus tard. Contrairement à ce qu’on peut penser, les coteaux plein Sud sont donc assez risqués. Les anciennes cultures d’abricotiers dans le Lot-et-Garonne étaient toujours sur des versants Nord. NB : ceci vaut pour des zones exposées aux gels tardifs. En ville, où les gels sont beaucoup plus rares, on peut réfléchir à l’envers et s’appuyer sur les murs Sud pour bénéficier de davantage de chaleur et simuler des régions plus méridionales.
  • Planter proche d’une végétation existante, l’air froid sera retenu en hauteur et protégera les plantations proches du sol. La végétation de proximité protégera aussi des vents forts, notamment l’hiver, auxquels les arbres sont sensibles, d’autant plus en période de gel.
  • Se protéger du soleil levant d’avril, du plein Est. En cas de gelées au petit matin, ça évitera que les fleurs prennent le plein soleil alors qu’elles sont gelées. Un fort contraste de température peut être très préjudiciable.
  • Choisir des variétés à floraison tardive ou robustes (étalée, abondante, résistante au froid…). Mais aussi choisir de la diversité ! Quand bien même on essaie de cumuler les connaissances, chaque être vivant peut changer de comportement au fil du temps et s’adapter plus ou moins bien aux conditions qui l’entoure. Donc si vous avez de la place, plantez des espèces différentes, qui fleurissent à différents moments (pommiers, pêchers, nashi, kaki…) et pour chaque espèce, plusieurs variétés (c’est de toute façon vivement recommander pour assurer une meilleure pollinisation et donc productivité pour plupart des fruitiers).

Se protéger du soleil de fin de journée en été

Veillez à toujours protéger les troncs du soleil, et notamment du soleil de fin de journée en été, du nord-ouest. C’est le plus brûlant pour les jeunes troncs ! C’est aussi le soleil le plus épuisant pour les arbres en période de canicule et sécheresse. Donc au-delà d’installer beaucoup de végétation autour de chaque arbre, si vous disposez de haies ou végétation qui protègent du nord-ouest, ça peut être un emplacement intéressant pour les arbres.

Bien choisir ses porte-greffes

A chaque rubrique par espèce, vous trouverez les descriptifs de chaque porte-greffe. Veuillez donc bien prendre le temps de les sélectionner par rapport à votre terrain, votre milieu et votre projet. Ci-dessous un rappel des différents espacements conseillés par rapport à la vigueur des espèces. Mais référez-vous à la description de chaque porte-greffe pour bien choisir, en intégrant les critères de résistance à l’humidité/ asphyxie racinaire, résistance à la sécheresse, taux de calcaire actif, etc.